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CHEMIN DE VIE …. CHEMIN D’ENVIES ! – EPISODE 1 -  AVANT LE DEPART SUR LES SOMMETS

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Voici 2 ans que

Grazy, ami de cœur, me proposait de conjuguer notre goût des défis, de la découverte, et de les partager au travers de son blog. Une façon fraternelle de célébrer ensemble, notre entrée simultanée dans le club des septuagénaires confiants !

Depuis, nous poursuivons, souvent à des km l’un de l’autre, notre chemin de vie, passionnés par nos expériences, toujours curieux des richesses terrestres, en maintenant une activité physique aussi soutenue que respectueuse de nos sensations, en quête des nourritures de l’esprit !

Bientôt mes 72 ans ! je ressens une urgence à concrétiser d’autres rêves. Pas une exigence, tant j’ai déjà fait le plein d’expériences. Juste le leitmotiv de mon l’horloge biologique qui s’accélère : que serai-je capable de parcourir à 80 ans ? Les challenges pédestres aux 4 coins du monde se multiplient, tous si tentants !

Au fil des années, j’ai apprivoisé et adopté la magie du désert, mais j’ai toujours repoussé l’exploration de la montagne car elle m’est, a priori, hostile : tant de fois paralysée par le vertige, souffrant terriblement du froid (merci Monsieur Reynaud !), étouffée par des paysages « sans horizon » . 

Chaque vallée semble m’enfermer dans des murs. Quand le marcheur franchit l’un des sommets, comme autant de barrières à vaincre au prix de gros efforts, il retombe sur une autre vallée, puis un autre sommet … ainsi de suite sans fin … et souvent dans le froid ! Et que dire de l’équipement encombrant, inesthétique … et bien cher !

Ma passion pour le désert comble mon intérêt pour les territoires sans limites, et ma capacité d’adaptation aux grosses chaleurs me permet d’y apprécier mon désir profond d’autonomie.

Pourquoi, en cette année 2023, vais-je concrétiser cette envie transgressive d’aborder des sommets ?

Un effet COVID pour faire sans attendre ce qui est incertain demain ?

Une découverte à réaliser avant l’avancée du réchauffement climatique ?

Une logique de progression pour compléter mon graal sur des ultra-trails, avec ce programme :

. Un premier 4.071 m sur le Mont MGOUN dans l’Atlas bientôt en juin 2023

. L’ascension du Kilimandjaro sur 5.895 m en août 2023

. Avant tout, une énoooooooorme curiosité, de moi , de notre équipée et de ces coins du monde  !

Cette envie est née et s’est nourrie de multiples sources : Des lectures de voyageurs inspirants comme HEMINGWAY, les visages marqués mais radieux des trekkeurs de retour des Annapurna et tant de récits passionnants d’amis déjà conquis !

Je retrouve l’excitation d’une débutante sans repère. J’accepte le doute, consciente que le MAM (Mal Aigu des Montagnes) peut toucher le plus expérimenté des montagnards. Même si un test d’hypoxie à l’INSEP m’a déclarée « apte », je sais que moins de la moitié des candidats parviennent au sommet du Kili ! Il paraît que la clé de la réussite est la lenteur (c’est plutôt mon domaine de mamie !)

J’assume cette infidélité à mon cher désert pour m’accorder cette « intrusion en territoire inconnu » !

Avoir envie d’écrire AVANT de vivre une telle expérience, assez banale puisque que 60.000 randonneurs l’entreprennent chaque année, c’est peut-être exorciser mes craintes ?

CHEMIN DE VIE …. CHEMIN D’ENVIES ! – ACTE 2 - RETOUR du HAUT ATLAS au MAROC

ou TETE DE MULES dans le M’GOUN

Je choisis l’ascension du Mont M’GOUN (4.071m), et ses fameuses gorges dans le Haut Atlas au Maroc, pour son authenticité et réaliser mon 1er « +4.000m ». Réputé encore vierge, au contraire du Toubkal (4.167m), mieux connu mais 6 fois plus fréquenté : 80m d’écart, et un accès plus escarpé, doivent m’éviter les récentes images de trekkeurs à la queue leu leu sur la crête de l’Everest … ou leur pollution sur le Tour du Mont Blanc.

Leçon 1 : Éviter le monde

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Je retiens un trek-coaching sur le « dépassement de soi » proposé par les « Aventurières de la Vie » de Christine Boukhari du 17 au 25 Juin 2023 pour m’y accompagner. Agrémenté d’un yoga quotidien : tous les ingrédients d’un séjour 100% féminin, prometteur de sensations, idéal pour mon entrainement.

Leçon 2 : Continuer à apprendre de moi !

 

J’ignore encore combien ces deux choix, vont m’offrir d’expérience, d’imprévu … et d’aventure !

Baluchon prêt, autant que mon mental : Direction Orly pour retrouver Marrakech que j’aime tant !

 La montagne m’est hostile. Je suis prévenue qu’elle peut réserver des surprises. Je me projette pour avancer l-e-n-t-e-m-e-n-t et me reposer avant tout essoufflement.

Dès l’arrivée sur le sol marocain, l’orga est impeccable : Riad royal à l’arrivée pour la rencontre avec mes 3 coéquipières. Découverte du charmant Gite du guide Youssef à Aît Bougmez, 240 km plus loin et rencontre avec cuisinier et muletiers.

Le paysage est grandiose, découvrant la bien nommée « Vallée Heureuse », qui nous mène au point de départ. L’eau y coule en abondance et permet une culture verdoyante. Elle est entourée de montagnes arides dont l’une, où s’accroche une petite zone neigeuse, nous fait rêver : le fameux M’Goun !

Parmi les plaisirs au programme : une séance de yoga quotidienne dans un décor inspirant et les généreux plats de Mohamed. Ses beignets matinaux tartinés de crème d’ipomée et tous ses tajines variés, nous assurent des calories nécessaires à l’effort et épaissir nos hanches. Mais si succulents !

Enfin, le jour J de la grande ascension. Après les journées de rando et une bonne nuit en bivouac, nous sommes à 2.900m dans les pâturages d’IKISS, camp de base du M’Goun.

Le mot Aventure va prendre tout son sens !

L’une des 4 mules, comme ses copines « chargée comme une mule », chute dans les cailloux. Blessée à la jambe, elle est soignée grâce à notre pharmacie embarquée. Le visage de Youssef s’assombrit d’inquiétude. Cette montée, il l’a gravie « plus de 150 fois !» Que se passe-t-il ? La mule repart. Nous veillons à ce qu’elle ne boîte pas !

Plus loin, la montée est toujours plus abrupte. Chaque pas est maîtrisé pour vérifier ses appuis. La progression est lente. A ce rythme, aucun essoufflement.

Mais, malgré les hurlements des muletiers aux oreilles des bêtes (sans doute en berbère ?), les tapes répétées sur leurs dos, et les conseils criés par Youssef : Nos mules ne veulent pas faire un pas de plus. Youssef, prend en compte le fort dénivelé et craint que, si l’une dévisse complètement, elle entraine ses compagnes vers une mort assurée. Un drame à éviter à tout prix.

Nous, les candidates candides, proposons de déposer une partie de leur charge, prêtes à dormir sans tente, nous priver de repas chauds et tous les sacrifices pour planter nos drapeaux en haut du M’Goun !

Le climat clément peut changer rapidement. Verdict : Youssef décide qu’il ne nous emmènera pas sur le M’Goun. Nous devons changer de trajet, alors que le but nous semble à portée de galoches. Sur l’instant, je suis sidérée.

Dès lors, tout devient improvisé par Youssef : le nouveau parcours et ses voies d’accès. Natif du coin, il connaît toutes les possibilités et développe ses efforts pour que les 4 Aventurières partagent sa passion du Haut Atlas. Le décor majestueux et la bonne ambiance accompagnent notre avancée.

Au debrief du soir, j’exprime une colère. J’avais toujours pensé que, seul mon manque de détermination ou de préparation, pouvaient faire obstacle à la réussite d’un de mes objectifs sportifs. Voilà que, je dépends de dame nature qui impose sa logique. Empêchée d’un dépassement physique, (ou pas d’ailleurs ?), je mets mon mental en mode auto-analyse pour « accepter l’imprévu ». Challenge inattendu, mais combien instructif, et facilité par l’esprit de partage dispensé par notre organisatrice. 

Le terrain escarpé est exigeant. Je réalise tous mes défis pédestres, grâce (je le crois !) à un plan d’entrainement sur le temps long, que je respecte assidument. Serai-je bien préparée pour mon Acte 3 sur le Killi en août ?

L’incompréhension est générale. L’accès aux réseaux dans les jours suivant, nous offre une explication de la part d’autorités marocaines. Des hyènes rayées rodent dans la région. Ce sont des charognards qui s’attaquent aux chevaux et chameaux. Nos mules auraient senti le danger par les odeurs puissantes de leur urine. L’attitude des « têtes de mules » nous aurait ainsi tous protégés d’un danger futur ! Nul ne le saura jamais ?

La situation s’avère propice aux confidences entre Aventurières : un heureux cocktail de lâcher-prise, complicité, introspection et humour.

Un festival de rires ! Quand je glisse élégamment dans un pierrier sur D-1.500m continu, moi qui tient la rampe pour descendre les escaliers du métro ! Quand je tombe dans un trou où seul mon bâton de marche se casse et que le guide ne me voit plus ? Quand je monte sur une de ces mules pas toujours maitrisables, moi qui suis phobique des chevaux ! Quand la mauvaise foi anime nos soirées UNO sous la tente !

Je retrouve Paris sans fatigue ni bobo, le cœur rempli d’une belle expérience humaine et une nouvelle leçon de vie. J’ai accueilli ces surprises avec philosophie, humilité et confiance. On peut continuer de grandir sans atteindre des sommets !

Dans mon livre à écrire sur mon « Chemin de vie – Chemin d’envies », je réserverai un chapitre dédié au « M’GOUN pour les mules » ! 

J’avais déjà croisé un lynx sur un bivouac à +3.000m dans le Djebel Shams à Oman. Quelle rencontre animale au Kili ?

Prochain rendez-vous pour : L’ACTE 3 de « CHEMIN DE VIE …. CHEMIN D’ENVIES » au retour du KILIMANDJARO en TANZANIE… ou pas ?

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