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Revenante sur Paris-Mantes !

Qu’est-ce que « Paris-Mantes » pour les non-initiés ?  Une marche (interdit de courir) qui part à minuit, chaque dernier week-end de janvier, du Château de Versailles pour arriver à Mantes-la-Jolie, 54 km plus loin, dans la limite de 11 heures.

« Que suis-je venu faire dans cette galère ?» se disent les 307 personnes qui ont abandonné cette année avant l’arrivée ! Sans compter la centaine d’inscrits, no-show devant les grilles du château au départ.

« Pourquoi je m’y réinscris épisodiquement, une dizaine de fois en plus de 20 ans ? », c’est ce que je me suis répété encore cette année !

Ses talentueux promoteurs qualifient l’épreuve de mythique ! magique ! incontournable !

Il est vrai que réunir 3000 ou 4000 fêlés sur tous les formats proposés (dont certains réduits à 39, 22 ou 12 km), en plein hiver depuis 1935 relève déjà de la performance.

Pas de classement. Pas de compétition. Pas de dossard. Ni vainqueur, ni perdant. Ici, on ne brave pas la mention « finisher », même si une médaille nous est offerte.

J’avais déjà accumulé de sacrés souvenirs, comme :

En 2000, juste après la fameuse tempête de 1999. Il nous a fallu enjamber les troncs d’arbres arrachés de la forêt de Marly, sans perdre nos chaussures dans la boue jusqu’aux mollets comme certains. J’avais bien résisté. 

En 2016, seulement 2600 marcheurs à passer la ligne d’arrivée après un parcours sous un déluge de pluie. Nous avions subi cette difficulté supplémentaire. Certains étaient perclus de crampes et de courbatures, accentuées par l’humidité de leurs vêtements. J’avais bien résisté.

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En cette année 2022, c’est incontestablement le froid, pourtant annoncé, qui a été le gros handicap. Pourtant bien équipée de 3 paires de gants, 2 collants et guêtres, transformée en véritable oignon avec option mérinos/polaire/ 2 doudounes, sans oublier la cagoule le cambrioleuse. J’ai bien résisté.

Mais c’était sans compter avec le gel. Devenue adepte de l’ultra-trail, je me suis habituée à des parcours en totale autonomie. Mon sac à dos, bien chargé (c’est bon pour l’entrainement !) était bourré de richesses, en spécialiste du « au cas où ! ». J’avais emporté les Yaktrax « au cas où ça glisse », la couverture de survie « au cas où quelqu’un en aurait besoin », le thermos d’eau chaude pour un succulent lyophilisé à mon moment, etc. 

Oui mais voilà, l’eau de mes gourdes a gelé dès 3h du matin, rendant mes pipettes inutilisables !

Oui, mais voilà, malgré mon équipement, mes doigts et orteils refroidis m’ont fait souffrir dès la sortie de Versailles et mes deux auriculaires 

devenus insensibles ! Le syndrome de Reynaud m’a rattrapée et rendu difficile la prise de mes bâtons de marche. A ce moment-là, je n’ai pas cherché pas à savoir, en pleine nuit, s’ils étaient bleus, rouges ou multicolores ! J’ai avancé le plus vite possible pour détourner mon esprit, en rêvant aux km parcourus dans la magie du désert par 50°. 

Seul le passage sur le plateau des Alluets nous a épargné du grand vent habituel. 

Dans ces conditions, mes doigts ont eu bien du mal a prendre de jolies photos !

Alors, je pense que la performance est avant tout celle de l’organisation et de tous les généreux bénévoles.

Coup de chapeau à tous ceux et celles qui ont assuré le guidage en diffusant des « bon courage » avec le sourire, à ceux et celles qui ont tenu les ravitos (même si je ne m’y arrête pas !). Il parait même qu’il y avait la possibilité de massages à l’arrivée.

S’il y avait 17 marcheurs de la RATP à réaliser la première édition en1935, pour remplacer leurs sorties estivales en vélo, le nombre de participants n’a pas changé l’esprit de convivialité de ce rendez-vous annuel, accessible à tous … à chacun son rythme.

Seul le passage sur le plateau des Alluets nous a épargné du grand vent habituel.

Dans ces conditions, mes doigts ont eu bien du mal a prendre de jolies photos !

Alors, je pense que la performance est avant tout celle de l’organisation et de tous les généreux bénévoles. Coup de chapeau à tous ceux et celles qui ont assuré le guidage en diffusant des « bon courage » avec le sourire, à ceux et celles qui ont tenu les ravitos (même si je ne m’y arrête pas !). Il parait même qu’il y avait la possibilité de massages à l’arrivée.

S’il y avait 17 marcheurs de la RATP à réaliser la première édition en1935, pour remplacer leurs sorties estivales en vélo, le nombre de participants n’a pas changé l’esprit de convivialité de ce rendez-vous annuel, accessible à tous … à chacun son rythme. 

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La vieille dame Paris-Mantes a déjà 88 ans. Moi, bientôt 72. Je lui dois le respect même s’il ne faut plus me vanter le lever de soleil aux aurores. Sans être géographe, je sais que mon ami le soleil se lève vers l’Est … et c’est bien vers l’ouest que dirige le tracé. Ne marchant pas à reculons, je n’ai jamais vu la magie promise en ligne de mire !

Que mes amis Mantais ne m’en tiennent pas rigueur. SI l’origine du nom de Mantes-la-Jolie en 1953 provient d’une lettre expédiée par le roi Henri IV à Gabrielle d’Estrées sa maîtresse, résidant à Mantes « Je suis à Mantes, ma jolie », les derniers km menant à la ville ne sont guère bucoliques !

J’ai lu que la randonnée a lieu en hiver « pour la santé des participants » en leur évitant les chaleurs estivales. Moi je les aime ces chaleurs ! Et c’est bien le froid qui me rebute .

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Malgré tout, je reste amusée de voir cette armée de gilets jaunes (fluo obligatoire pour raisons de sécurité) débouler sur le Château de Versailles, tels des frondeurs attaquants ledit Château. Pourquoi ai-je choisi cette année la variante gilet orange ?

Au sortir de l’épreuve, aucun bobo, ni ampoule, ni courbature … juste un gros rhume et une colossale envie, de me retrouver très vite dans le bac à sable, pour de prochaines aventures pédestres , tout en remerciant profondément l’AS Mantaise d’offrir ce fidèle rendez-vous. .

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