top of page

Médaille au gout de miel

Ma collection de médailles, symboles du « finisher », grandit au fil de mes épreuves pédestres. Certaines laissent un gout de force ou de folie.

Je viens d’en recevoir une au délicieux goût de miel !

Je rentre de la 6 édition de la RDM  - Race Desert Marathon – organisée du 26 au 30 Octobre 2022, par les champions marocains Karim MOSTA et Abdelkader ELMOUAZIZ : 100 km en 3 jours et 3 étapes de 45, 30 et 25  km, en semi-autosuffisance alimentaire dans le sud Marocain. Seulement à porter pour cette durée : mon change, nécessaire de toilettes, médocs et nourriture de course.

Après 12 mois d’une année sportive bien chargée depuis le Marathon des Sables sur 250 km en octobre 2021, puis le Treg Ennedi au Tchad en février 2022, et d’autres petites gourmandises pédestres, revenir au format 100 km dans un territoire magique et bien connu, offre déjà en soi, un certain confort.

IMG_3007.jpg
IMG_2982 (1).jpg

Toutefois, une épreuve sportive reste une épreuve, jamais gagnée d’avance. Elle est soumise aux aléas de la préparation, de la forme du moment, des conditions climatiques et beaucoup de l’organisation de course.

Nos deux amis organisateurs, ont TOUT prévu pour faire de notre périple, un parcours magique, convivial et inoubliable.

Lors de la première étape, je suis un peu déstabilisée par la dégressivité des distances. Débuter par un 45km, m’immerge immédiatement dans le grand bain. Mon petit jeu consiste à atteindre la ligne d’arrivée avant la nuit pour ne pas utiliser ma lampe frontale. Pourquoi ? Allez savoir ? puisque je suis équipée d’un modèle haut de gamme qui pourrait guider une tribu dans la nuit amazonienne !

Partie à 8 :30 avec mes 22 compères-participants, j’y parviens tout juste ! J’en connais qui sont déjà en train de calculer ma vitesse moyenne. Peu importe, puisque je vous dis que c’est une course-plaisir.

La journée 2 me semble facile. La J 3, de seulement 25km, est durcie par la traversée sur 10 km continus des dunes de Merzouga. Bon : ce n’est pas 200 km non plus !

Le staff permet même d’abandonner en cours d’étape et de repartir le lendemain. Je n’ai pas utilisé ce joker, mais trouve le principe propice à donner envie à des novices d‘attaquer l’ultratrail … ou à des blessés de récupérer un peu.

Alors pourquoi ce goût de miel, si savoureux et doux ? Tous les ingrédients y concourent :

La qualité de l’hébergement : un vrai kiff. Le confort des bivouacs est maximum en plein désert. Le campement, implanté à l’année pour accueillir les trekkeurs, est organisé autour de jolies et spacieuses tentes berbères, enjolivées de lampes orientales (Aladin tient toi bien !). Nous dormons dans de vrais lits avec oreillers, couettes confortables et chaudes, WC et douche indépendante … et même une prise électrique en tête de couchage pour recharger mon IPhone : incroyable mais vrai !

IMG_2929.jpg
IMG_6221.jpg

Nos pieds malmenés dans la journée peuvent se promener sans craintes pour se diriger d’une tente à l’autre ou jusqu’au restaurant car des tapis orientaux recouvrent entièrement le sable. Je peux déambuler pieds nus, sans craindre des épines, cailloux ou petites bébêtes. Je parle bien aussi d’un vrai restaurant avec tables rondes, chaises, serveurs et excellents plats mijotés.

Habituée aux cailloux dans le dos pour dormir, aux tentes qui s’envolent et rodée aux facsimilés de WC implantés à perpète sans lumière. J’apprécie tout ce luxe.

Quant aux hôtels retenus, avant et après l’épreuve notamment aux abords de la somptueuse ville de Fès : Piscine, jacuzzi, wifi, buffet à foison, vue sur les dunes de Merzouga : la vie de château !

L’organisation est au top. L’épreuve m’est facilitée grâce à mon léger sac à dos ne contenant que le strict nécessaire. L’eau nous est distribuée en suffisance à chaque CP. Je suis expérimentée pour préparer mon matériel, bien rangé de sorte que mes gestes sont devenus automatiques et efficaces pour retrouver facilement ce qu’il me faut … au moment où il faut.

La beauté du parcours est stimulante grâce au terrain varié, tour à tour sablonneux, caillouteux, djebels ou dunes. Le balisage est impeccable. La preuve : je n’ai eu aucune difficulté à le suivre, ce qui n’est pas toujours le cas !

Le circuit nous mène de Erfoud au cœur d’une grande palmeraie derrière la ville située au cœur du Tafilet, puis au sud de la vallée du Ziz. Les dunes de Merzouga nous offrent un magnifique spectacle au lever et au coucher du soleil.

Je garde le meilleur pour la fin qui reste toujours le volet humain de ce type d’aventure : une ambiance complice entre les compétiteurs d’une part, mais aussi avec le staff et surtout au sein de ma chambrée de 4 filles. Mes trois autres partenaires-championnes me font vivre de grands moments de rigolades, spontanées et authentiques, à faire travailler les pec’ matin et soir. Nous nous confions sans réserve et nous nous comprenons. Nous grandissons et tissons ensemble la toile de nos souvenirs. Nous parlons projets, nous sommes complices. Merci à vous mes belles amies.

IMG_2869.jpg
086423bc-f54c-4fe2-8315-5bdcdfc32535.JPG

Tout au long des étapes, les discussions incessantes avec mes deux partenaires de jeu dans le bas à sable n’ont, certes, pas laissé de place à l’introspection ! Nous avons refait le monde, fait des confidences, pendant que les km défilaient sous nos pieds. Sur la ligne d’arrivée, nous n’avions pas encore épuisé tous nos sujets.

 

Voilà autant de raisons qui donnent à cette nouvelle médaille un bon goût de plaisir et de douceur, sans jamais avoir été « dans le dur ». En fait, peut-être est-elle en chocolat ?

Merci aux bénévoles de leur chaleureuse générosité et à tous les participants de leur joyeuse complicité. Ce confort et cette bonne ambiance ont permis de donner toute la place au partage des émotions.

La RDM mérite son slogan : « Le plaisir de courir autrement ». A bientôt ! 

bottom of page